En ouvrant l’Appart, Maurice Renoma qui sut si bien transgresser le dress-code masculin dans les années 60, offre à Paris un nouveau lieu de rencontres artistiques à la programmation énergique et décalée. En témoigne l’invitation de William Bakaimo et de Famakan Magassa pour une exposition inédite intitulée Scène Symphonique à l’Appart Renoma . Après avoir été temple de l’absurde avec Mythologies du Poisson Rouge, L’Appart Renoma, espace hybride en perpétuelle mutation, se réinvente pour devenir l’avant-scène d’une nouvelle génération d’artistes émergents animés par la même volonté de bousculer les lignes.

William Bakaimo, Mon ami tient une luciole, 2020
Avec sa première exposition Mythologies du Poisson Rouge à l’Appart, l’automne dernier, Maurice Renoma a offert un choc visuel et plastique dont il a le secret, et qui augure de futures expositions promptes à̀ bousculer tous nos codes culturels. Le fil conducteur en fut un étrange poisson plastique Cristobal que l’artiste immortalisa dans une série de photographies humoristiques, sensuelles, tendres et saisissantes. Sans doute l’artiste voulait-il dénoncer l’omniprésence du plastique dans nos sociétés et interroger les nouvelles générations sur son utilisation. Maurice Renoma ne compte pas s’arrêter là !

L’Appart accueille en résidence un jeune prodige de la peinture Malienne Famakan Magassa dont les peintures aussi étranges que drôles sont un hymne à la vie.

Famakan Magassa, Les étonnés 2, Série Koredouga, 2018
Celui qui se confectionna, dès ses 15 ans à la fin des années 50, des vêtements en suédine ou en loden, dans un style typiquement anglais – du jamais vu pour l’époque – reste un créateur touche-à-tout de génie, visionnaire, autodidacte, qui ne recule devant aucun médium, toujours en quête de projets susceptibles de faire bouger les lignes de la création, face à des institutions culturelles trop rigides à son goût. À l’instar du Renoma Café, où il nous reçoit, le couturier Maurice Renoma nous rappelle que ce lieu magnifique qui allie design, restauration et galerie n’a pu voir le jour qu’au terme d’une farouche bataille contre des règlements absurdes qui séparaient la filière de la restauration de celle des galeries d’art.

De Gainsbourg à Warhol, tous s’y sont fait tailler le costard
Effacer les frontières entre l’art et la mode, mélanger des genres comme on croise des tissus, tel est l’un des credo de Maurice Renoma qui se dit « modographe » en désignant par ce néologisme, son goût de mixer la photographie à la mode, la scénographie au design. Bousculer les standards, il en connaît les vertus et la force, celui qui ouvrit en 1963, la boutique White House Renoma, en bouleversant la mode avec ses blazers en drap militaire, ses costumes cintrés en velours de couleurs et en détournant le vêtement, et le taillant dans du tissu d’ameublement. Matières inédites, à larges revers, aux fentes profondes, aux épaules droites associée à un pantalon coupe droite, taille basse. Il bouscula les standards avec ses blazers en drap militaire, ses costumes cintrés en velours vert, grenat, violine…

Pour la jeunesse parisienne et les personnalités artistiques et politiques de l’époque, sa boutique devint le lieu incontournable d’une mode inédite sans convention et sans concession. Serge Gainsbourg, ami proche, resta l’égérie de la marque pendant plus de 10 ans. Du rock à l’art contemporain en passant par les personnalités hollywoodiennes et sportives ainsi que les grands noms de la mode, tous s’y font tailler le costard. La liste de stars dont Renoma peut s’enorgueillir d’avoir eu comme client est impressionnante ! Brigitte Bardot, Catherine Deneuve, Eric Clapton, Bob Dylan, Elton John, John Lennon, Mike Tyson, le roi Pelé́, la famille Mitterrand, Valéry Giscard d’Estaing, Yves Saint-Laurent, Alain Delon, Jacques Dutronc, Françoise Hardy, Jean-Paul Belmondo, Andy Warhol, Keith Richards et Jim Morrison…Sans compter tous les grands créateurs de mode, de Saint-Laurent à Lagerfeld, il fut le Couturier des couturiers.
« Aujourd’hui la mode, c’est une affaire de marque et des machines à fric…je préfère regarder les SDF… ! »
Dans la mode, il n’a plus rien à̀ prouver. Ce qui l’intéresse depuis les années 90, c’est la photographie.
Tous les vêtements que je faisais avait du sens. Aujourd’hui la mode, c’est une affaire de marque et des machines à fric ! Ça n’a rien à voir avec le style. Je préfère regarder les SDF. Ils ont une intelligence, c’est de l’art brut leur manière de s’habiller…
D’ailleurs avec ses derniers projets, Renoma procède à la manière des créateurs d’art brut qui développent de proche en proche leurs œuvres, tel un patchwork dont on ne peut pas saisir la fin. Il privilégie en photographie la pratique du noir et blanc, et donne libre cours à son goût de l’expérimentation, en s’évadant progressivement du domaine de la mode pour investir des univers (plus) poétiques et carrément philosophiques.

L’Appart Renoma
129bis rue de la Pompe,
75116 Paris
Ouverture du mardi au samedi,
de 10h à 18h
CONTACT PRESSE
Adèle Godet
06 30 79 44 80
Pour tout renseignement : presse@renoma-paris.com / 01.44.05.38.18
129bis rue de la Pompe Paris 16ème